Rencontre avec les lorrains les plus celtiques du moment, The Celtic Tramps
Naviguant entre la Lorraine et l’Irlande, The Celtic Tramps manie les codes de la musique trad celtique pour offrir des performances live marquantes, sur scène, sur un marché ou sur un bateau, dotées d'une grosse énergie rock. Rencontre avec Pierrick et Marc, avant une saison estivale où il faudra à nouveau compter sur eux !
C'est quoi les Celtic Tramps ?
Pierrick : On est nombreux, c'est neuf personnes, neuf musiciens tous passionnés de musiques traditionnelles, celtiques et irlandaises, françaises ou écossaises. Neuf personnes venant de tous horizons. On est un groupe qui met une énergie assez rock sur des bases trad et on peut jouer dans toutes les situations, avec ou sans sono. C’est né lors du premier confinement, lorsqu'on s'est tous retrouvé enfermés et déprimés de ne plus pouvoir exercer nos métiers de techniciens ou musiciens. Le trip du groupe, c’est aussi de dire que le monde celte n’est pas qu'en Bretagne, il est partout, aussi en Lorraine : ici, on a tendance à s’intéresser qu'aux deux guerres. Les bretons arrivent à mettre en avant tous leur mythes.
Comment le projet s'est mis en place ?
Marc a eu l’idée de proposer un morceau via une conversation Facebook à plusieurs, il s’appelait Munster. Marc joue du Uilleann Pipes et partage souvent des trucs. Dans le contexte de confinement, on s'est alors dit à plusieurs qu’on pouvait le bosser. Au fur et à mesure, on a apporté plein d’instru différentes dessus. Ca a donné un collectif de musiciens qui se motivent à enregistrer quelque chose. Le moment où on a senti que ça prenait une dimension plus sérieuse, c'est à l'arrivée de Thomas Desrosiers que je connaissais alors pas encore. Thomas est habitué à bosser des lights pour des grosses prod comme Mass Hysteria, et il a apporté ses talents de réal au projet, il a mixé tout ça et a rendu le truc super bien. Thomas a orchestré nos travaux qu'on faisait chacun chez nous et il suffisait juste de réécouter tout ça afin de savoir quoi jouer en répétitions une fois le confinement terminé. C’était assez euphorisant car direct, on a réussi à jouer quelque chose de carré, à neuf !
Comment en êtes-vous arrivés au live ?
Après ces répétitions, on a évidemment voulu jouer devant des gens mais on n'avait pas le droit. Pas grave, on a loué un camion pour les neuf + Bruno qui nous suit partout avec sa caméra, et on est parti en Bretagne où on avait quelques pieds à terre. De fil en aiguille, on s'est retrouvé à jouer sur des marchés, dans des Pub, sur un bateau avec un vieux corsaire breton,... On est même allé aux îles Glenan, c'était incroyable, on a eu un super accueil partout. Les vidéos tournées par Bruno ont montré notre vie là-bas, et ça a donné le morceau Princesse Marjorie, en hommage au bateau du vieux corsaire.
Vous avez pu jouer "à domicile" ensuite ?
Pierrick : Ouais, au retour, on a joué à Été indien à L'Autre Canal, mais également au Parc de Maxéville. Ca nous a montré qu'on pouvait aussi jouer sur de vraies scènes !
Vous avez déjà sorti pas mal de choses...
D'abord, on a fait le clip Le Forban chez Rudy de l’Estaminet, puis une vidéo dans la Souris Verte où on investit les lieux. Ca leur a beaucoup plus et ils nous ont alors proposé de jouer dans leur émission Souris Live pour leur numéro spécial Noël. C'est ensuite qu'on s'est attaqué à l’EP Oiseaux de passage, un 6 titres.
Cette liberté qu'on a de pouvoir jouer partout de manière autonome, c'est génial, c'est aussi l’idée de s'émarger de toutes contraintes, et juste jouer.
Comment vous préparez l'après ?
La force des Tramps, c’est qu'on a toujours plein d’idées. En plus de notre tourneur Eben Prod, on a signé chez un tourneur très reconnu qui s'appelle 3C, ce qui donne donc deux tourneurs très complémentaires. Ce qui nous fait plaisir, c’est que ce sont eux qui sont venus à nous ! Pour la suite, on est confiant, on est tout le temps dans l’adversité, on saura s'adapter. Depuis le début, on essaie toujours de garder la tête hors de l'eau, on pense Tramps le matin, on pense Tramps le soir. C’est devenu notre vie et notre priorité, d'être avec les copains et faire danser les gens ! On a besoin de s’amuser, on veut arriver avec quelque chose de frais. Cette liberté qu'on a de pouvoir jouer partout de manière autonome, c'est génial, c'est aussi l’idée de s’émarger de toutes contraintes, et juste jouer. Oui, le futur est incertain, mais on attend que les vannes s’ouvrent en étant actifs, on est prêts.
En dehors de la tournée, vous gérez tout vous mêmes ?
Marc : Ouais pour le disque, on gère tout. On peut commander les EP sur theceltictramps.com, on en a déjà vendu plusieurs centaines, qu'on expédie nous mêmes. On vend un peu partout en France car je pense qu'il y a une véritable scène celtique avec un public qui suit beaucoup, un peu comme le metal. Sauf qu'en musique celtique, il n'y a pas tant de projets que ça ! La probabilité qu'autant de musiciens professionnels jouent des instru trad dans un projet qui a la patate, c'est rare !
Mon idéal de vie, c’est travailler mon instru la journée, et le soir jouer pour les gens qui sont en train de ripailler.
Comment aimez-vous qu'on décrive votre musique ?
Pierrick : Alors, on fait de la musique celtique, mais on ne vient vraiment pas des bals folk. On compose des choses en français avec des influences de musique trad, mais on reprend le trad à notre sauce avec une véritable énergie rock...
Marc : ...mais pas du rock celtique. On ne veut pas utiliser une basse ou une guitare électrique, mais si on peut avoir le mm rendu avec des instruments trad, on est content !
Pierrick : Par exemple, notre contrebassiste jouait dans un groupe de gindcore avant, quand il fait du Tramps, il y a ça dans son jeu quelque part. Moi, je viens du black metal, et là je fais du trad et je met une certaine énergie là dedans ! Les différences sont là.
Marc : Si on veut mettre une étiquette, ce serait peut etre folk celtique mais ça ne transmet pas l'idée de l'énergie rock qui nous caractérise.
Pierrick : En fait, les Tramps, c'est le banquet du village d’Asterix. Mon idéal de vie, c’est travailler mon instru la journée, et le soir jouer pour les gens qui sont en train de ripailler. On se trouve tous une raison d’être en vie, moi c’est ça.
Un mot de la fin ?
Pierrick : Si on est déconfiné, il y a de grandes chances qu’on joue dans la rue et que vous nous croisiez. On va faire des trucs en Lorraine et à Nancy.
Marc : On prévoit dans tous les cas de partir cet été en Bretagne, il y aura une saison 2, encore plus conne, plus drôle et plus dangeureuse !
Propos reccueillis le 21 avril 2021