Etienne Daho
Quatre ans après « Les Chansons de l’innocence retrouvée », leurs cordes cinématographiques, leur décor clair-obscur du Londres mondain et interlope de Francis Bacon et des frères Kray, ce Diskönoir entêtant qui donnera lieu à la tournée de toutes les extases, Étienne Daho était prêt pour une nouvelle aventure. Celle-ci prend corps sous le nom de « Blitz », cette « guerre éclair » que le chanteur a voulu comme un défi, un bras d’honneur à la torpeur ambiante, nous enjoignant à rester « léger face au danger », lui qui ces dernières années est ressorti plus fort de bien des batailles et n’a jamais perdu sa légèreté de vivant, ni sa prodigieuse inspiration. En témoigne l’un des albums les plus aventureux de ses (presque) quarante années de funambulisme pop, à la fois fresque psychédélique de haut vol et recueil de ballades planantes qui ajoutent quelques chapitres (« Les Flocons de l’été », « L’Etincelle ») à cette déclinaison de l’élégance française dont Daho est l’incontesté souverain.