Bertrand Cantat & Amor Fati
Ne faudrait-il pas prendre ce disque comme un coquillage que l’on colle contre son oreille ? Vous savez, de ceux dans lequel on croit entendre le vent mais qui nous plonge dans le doute. S’agit-il du souffle du monde ou plutôt de l’écho de notre propre respiration ? On ferme les yeux, on écoute, on hésite … et on se laisse porter. Avec ce nouvel opus de Bertrand Cantat, le va-et-vient est incessant. De pluies diluviennes en abysses infinis. De pierres rayonnantes en algorithmes étouffantes. De manèges enchantés en jungles d’illusions. De la lampe d’Aladin aux feux des dissidences. La poésie de Bertrand Cantat voyage sans cesse de lui à nous, de nous à lui, de nous à nous-mêmes. Aucun dogme, aucune certitude, que des carnets de bord à feuilleter, des terres à parcourir, des horizons à pointer, avec en marque-page entre deux regards, une formule nietzschéenne Amor Fati, comme une pure et simple invitation à la poésie et à la lucidité. Avec ses fidèles complices, Pascal Humbert et Bruno Green (l’équipage de Détroit), Bertrand Cantat a choisi d’écrire, de composer et d’enregistrer ce disque dans le voyage, à la lumière du monde, de ses aubes et de ses crépuscules. Les sessions se sont succédées au Chili, en Allemagne, en Belgique, en France … délivrant chacune ses particules « d’un éclat entre l’anthracite et l’or ». Amor Fati est un disque tout en nuances ne s’interdisant aucun contraste, des effluves synthétiques d’Amie Nuit aux phrasés tectoniques d’Amor Fati, des envolés pop de L’Angleterre au rock affirmé de Chuis Con … sans oublier Les Pluies diluviennes ou encore Anthracitéor qui se glissent comme des rayons solaires entre les nuages. Le disque se conclut par un titre en anglais, Maybe I. Ultime invitation au va et vient incessant des émotions. Claude Faber {{Belfour}} Belfour, c'est un paysage habité, déchiré par des mots qui transpirent en français. Derrière les mélopées envoutantes, un mélange de textures, de peaux, de machines. Leur musique est un road trip façon Telma et Louise. Un saut dans le vide qui les conduit sur scène. Lucie Mena vous chope et vous embarque dans sa quête. Comme si le temps s'arrêtait, juste une seconde. Les guitares de Michael Sacchetti sont la rivière qui coule par ici ou des coups de lattes qui nous bousculent.