Mustang
Mustang, c'est une formule idéale. Celle qui combine les meilleurs éléments de quatre décennies de chansons et d'un demi-siècle de culture rock. Le ténébreux Jean Felzine et ses deux acolytes aiment autant le rock primitif, la soul vintage et les arrangements soyeux d'une certaine variété française, et personne n'a envie de leur reprocher. De ses influences multiples, se dégage une élégance naturelle dont sont imprégnées leurs mélodies, précises et denses. Le nouvel album « Tabou », produit par Stéphane Briat (Air, Sébastien Tellier…), confirme leur aptitude à signer d'irrésistibles refrains où la langue française parvient enfin à se réconcilier avec un rock sexy dans se lequel se mêlent harmonieusement guitares sixties et claviers hypnotiques. Comme le dit leur biographie : des jeunes gens modernes, à l'aise dans leur époque.
La Femme
Groupe pionnier et novateur de la french pop depuis 2010, référence incontournable célébrée ici comme ailleurs, La Femme revient opportunément Foutre le bordel pour paraphraser l’un des quinze titres de Paradigmes, un troisième album qui va enfin réchauffer l’hiver 2021. Après les succès de Psycho Tropical Berlin (2013) – couronné d’une Victoire de la musique – et de Mystère (2016), tous deux disques d’or acclamés par la critique, La Femme poursuit son chemin vers l’indépendance avec le distributeur indépendant IDOL et établit les nouveaux Paradigmes sur un disque d’une variété inouïe, d’une ambition folle et d’une richesse étourdissante. En mouvement perpétuel, en effervescence permanente, les quatre comparses évoluent au gré des courants musicaux contemporains, empruntant ici à l’electro, là au rap, sans jamais perdre les racines rock sixties et seventies qui les ont inspirés à leurs débuts depuis la côte basque. Au sommet d’une nouvelle vague française dont on ne compte plus les enfants et les cousins, La Femme a sillonné tous les territoires depuis dix ans, avec près de 500 concerts à travers le monde (dont plus d’une centaine en Amérique).
Dévoilé en septembre, le premier single Paradigme soulignait le flair visionnaire de La Femme : “Pendant la nuit les paradigmes s’effacent /Les masques tombent pour célébrer le néant et la folie/Dans cette énigme qu’on appelle la vie/ J’ai envie de courir et de pleurer”.
Avec son sens éprouvé et encensé du refrain, de la mélodie et du gimmick, La Femme se rappelait aux bons souvenirs des mélomanes qui chantent et dansent sur l’air de Sur la planche, Télégraphe, Antitaxi, Nous étions deux, Sphynx, Septembre, SSD ou Où va le monde ?, encore un titre idoine dans un monde incertain soumis à la pandémie, au (re)confinement et au couvre-feu nocturne.